Quand je pense au nombre de GRANDS auteurs qui ont pris la plume sans savoir QUOI écrire et OU ça les mènerait, et quand je pense au nombre de CHEFS D’ŒUVRE qui sont nés de ces moments de VIDE, je me rassure moi-même et moi-moi-moi-même je m’auto-rassure en écrivant N’IMPORTE QUOI, un mot après l’autre, m’accouchant d’une petite œuvre qui un jour deviendra GRANDE car enfin la postérité, ça tient à si peu de chose, une oreille attentive, et allez savoir, cette oreille appartient peut-être –sait-on jamais- à l’un de ces clairvoyants qui vous révèlera vous, et dans l’immédiat, MOI-moi-moi-même, ou pas. Enfin car sans doute ce sont souvent les AUTRES qui nous révèlent à nous-mêmes, n’est-ce pas, les autres, et les compliments liquorés qui basculent de leur bouche à ma gorge. Et je les BOIS.
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vendredi 27 janvier 2012
mercredi 25 janvier 2012
Vieux motard que jamais
Quand même
il était temps que je déflore
cette putain d'année 2012
Je forme le souhait
qu'elle soit propice
à l'assassinat des fâcheux
au dépérissement des bien pensants
à l'atomisation des ménagères
à la disparition définitive
des jupes à godet
et des talons richelieu
et peut-être aussi
des vendeurs de sushis (sur place ou à emporter).
c'est bien d'avoir des convictions.
il était temps que je déflore
cette putain d'année 2012
Je forme le souhait
qu'elle soit propice
à l'assassinat des fâcheux
au dépérissement des bien pensants
à l'atomisation des ménagères
à la disparition définitive
des jupes à godet
et des talons richelieu
et peut-être aussi
des vendeurs de sushis (sur place ou à emporter).
c'est bien d'avoir des convictions.
Roots
Une indigestion de faits mineurs, tous ces petits riens phénoménaux qui engloutissent la beauté du monde et la beauté des hommes sous une couche épaisse de sucre dégoutant, de quoi nous faire oublier le goût des autres, sur le bout de la langue le goût sublime des forêts en décomposition.
C’est au petit matin, le jour à peine désommeillé, quand le soleil n’est qu’une vague idée noyé vers l’orient, c’est là, sur un chemin de feuilles mouillées, que les odeurs du monde m’étourdissent le mieux. Je quitte à peine le silence des troupeaux, le murmure des sabots humides sous le ventre des vaches, leurs yeux cernés de kohl m’envoient quelques prières – un steak ce soir meuglera bien saignant sur la table de l’hôtesse.
Et je m’enfonce dans la puanteur épaisse des agonies d’hier, le corps alourdi de tristesse, en quête d’un petit chemin qui pourrait enfin me conduire à nulle part.
Nulle part.
Au-delà de la dévastation : à l’horizon piqué de poteaux électriques, rien d’autre ne répond sinon l’absolue certitude de n’être que de là. Naître de ce pays dont je ne connais rien, qui ne me connait pas et qui m’oubliera vite.
Ou pas.
Qui sait si je n’y laisserai pas de telluriques obsessions.
Le dernier regard du rouquin assassiné par une balle perdue. Mort contre la france. Et sa mémoire engluée de regrets éternels.
Le ciel sans un nuage est d’un ennui profond. Plus loin, je traverse un village et mes pieds me font mal. Plus loin c’est un creux de vallon, une vague envie d’y creuser ma tombe, et puis, plus loin encore, des gorges noires propices à l’affolement des rivières.
Nulle part et le silence et le nécessaire besoin de s’y perdre.
C’est au petit matin, le jour à peine désommeillé, quand le soleil n’est qu’une vague idée noyé vers l’orient, c’est là, sur un chemin de feuilles mouillées, que les odeurs du monde m’étourdissent le mieux. Je quitte à peine le silence des troupeaux, le murmure des sabots humides sous le ventre des vaches, leurs yeux cernés de kohl m’envoient quelques prières – un steak ce soir meuglera bien saignant sur la table de l’hôtesse.
Et je m’enfonce dans la puanteur épaisse des agonies d’hier, le corps alourdi de tristesse, en quête d’un petit chemin qui pourrait enfin me conduire à nulle part.
Nulle part.
Au-delà de la dévastation : à l’horizon piqué de poteaux électriques, rien d’autre ne répond sinon l’absolue certitude de n’être que de là. Naître de ce pays dont je ne connais rien, qui ne me connait pas et qui m’oubliera vite.
Ou pas.
Qui sait si je n’y laisserai pas de telluriques obsessions.
Le dernier regard du rouquin assassiné par une balle perdue. Mort contre la france. Et sa mémoire engluée de regrets éternels.
Le ciel sans un nuage est d’un ennui profond. Plus loin, je traverse un village et mes pieds me font mal. Plus loin c’est un creux de vallon, une vague envie d’y creuser ma tombe, et puis, plus loin encore, des gorges noires propices à l’affolement des rivières.
Nulle part et le silence et le nécessaire besoin de s’y perdre.
dimanche 24 juillet 2011
Loyasse
Je me promène aujourd'hui au cimetière de Loyasse.
Un monsieur, perdu au milieu des allées, s'approche et me demande: "vous êtes d'ici?"
- Heu... Oui... mais le plus tard possible.
C'est tout ce que j'ai trouvé à lui répondre.
Un monsieur, perdu au milieu des allées, s'approche et me demande: "vous êtes d'ici?"
- Heu... Oui... mais le plus tard possible.
C'est tout ce que j'ai trouvé à lui répondre.
Une ville, 22h52
J’ai une machette
Dit un poivrot à un autre poivrot
…
Répond l’autre
J’ai une machette, moi. Moi, j’ai une machette.
Répète en boucle le poivrot
…
S’interdit de répondre l’autre
Et ainsi de suite, dans l’interminable nuit mouillée de ce milieu d’été.
Je ne sais pas, machette, ça que ça veut dire dans la bouche assoiffée du poivrot.
Mais massacre, oui, même en tremblant je te coupe en morceaux, même au fin fond de mon ivrognerie je te saucissonne la tronche, oui, même en vomissure de vinasse je te tranche les artères, oui, j’ai une machette, moi, moi, et c’est tout j’en ai une et c’est tout, j’ai une machette et c’est moi.
Sa voix rauque bouleverse la cambrure des arbres, dans la nuit pâlichonne de ce milieu d’été ils/platanes désolants- éteignent les feux allumés sous les bancs, allongent du silence.
Et s'apaisent, dans la ville assoupie, les colères cannibales (à minuit, tout est calme).
Dit un poivrot à un autre poivrot
…
Répond l’autre
J’ai une machette, moi. Moi, j’ai une machette.
Répète en boucle le poivrot
…
S’interdit de répondre l’autre
Et ainsi de suite, dans l’interminable nuit mouillée de ce milieu d’été.
Je ne sais pas, machette, ça que ça veut dire dans la bouche assoiffée du poivrot.
Mais massacre, oui, même en tremblant je te coupe en morceaux, même au fin fond de mon ivrognerie je te saucissonne la tronche, oui, même en vomissure de vinasse je te tranche les artères, oui, j’ai une machette, moi, moi, et c’est tout j’en ai une et c’est tout, j’ai une machette et c’est moi.
Sa voix rauque bouleverse la cambrure des arbres, dans la nuit pâlichonne de ce milieu d’été ils/platanes désolants- éteignent les feux allumés sous les bancs, allongent du silence.
Et s'apaisent, dans la ville assoupie, les colères cannibales (à minuit, tout est calme).
jeudi 30 juin 2011
Pattes
Le soir la nuit quand il fait noir arrive le temps des araignées.
Sournoises, pattues, elles s'entreglissent dans la moiteur de tes aisselles.
A peine te touchent, ne te saisissent rien, te frissonnent une caresse à la lisière de tes cauchemars.
Sournoises, pattues, elles s'entreglissent dans la moiteur de tes aisselles.
A peine te touchent, ne te saisissent rien, te frissonnent une caresse à la lisière de tes cauchemars.
Un désespoir
Heu...
Mon cœur bat plus vite que les ailes d'une mouche (quand je t'aime).
Quand je ne t'aime pas, mon cœur bat moins vite que les ailes d'une poule.
Heu...
A certaines heures de la nuit (quand je t'aime moins), tu t'en bats les couilles.
Mon cœur bat plus vite que les ailes d'une mouche (quand je t'aime).
Quand je ne t'aime pas, mon cœur bat moins vite que les ailes d'une poule.
Heu...
A certaines heures de la nuit (quand je t'aime moins), tu t'en bats les couilles.
vendredi 17 juin 2011
Poutre
A mon réveil ce matin, j'ai cru que j'avais un cancer du poumon. Ma première pensée est allée vers cette poutre qui habille mon plafond. Regarde là bien cette poutre, tu n'en as plus pour très longtemps. A 10h15, mon médecin m'a dit d'une voix suave que ça nétait pas si grave. J'étais contente pour ma poutre. J'ai bu plus que de raison pour fêter ma guérison. Une question, bizarrement, est restée en suspend: dans quelle forêt a-t-elle poussé? Où sont passées ses racines? Oh, ma poutre. Ma chère poutre. Condamnée à perpétuité sur ce plafond solitaire.
Je me suis mise à aimer les échardes.
Devenue bigleuse, mon horizon se borgne à ce bout de bois arraché à une ancienne forêt. Le cancer ne me tuera point.
Je me suis mise à aimer les échardes.
Devenue bigleuse, mon horizon se borgne à ce bout de bois arraché à une ancienne forêt. Le cancer ne me tuera point.
samedi 19 février 2011
A la Saint Cheval
Petit poème à la saint cheval, qui est l’équivalent, chez nos amis les pur-sang, de la saint- valentin
Josy, ferme un peu ton claque nouille et dégrince ta boite à chouine
Fais moi pas le coup d’la marinade
Soit chevrette, Josy, renclapote ton flutiau et sourcile enfin ta pelure : mate Josy, mate ! Te me fais givrer les édredons
On s’marinaient d’amour, tantôt
Ça t’en retrace ?
Encore une vachardise et j’tire un trait sur tes chandelles
Allez, Josy,
Acouvre toi dans ma colline, que ça nous regonfle la nuit
Tout baignés de vive-argentine on gigouillera la porcelaine
On s’embrumera jusqu’à l’orange
On n’est pas né du dernier joint, Josy !
Sois pas gaulette
A miroirer dans ta salière tu va m’épuiser l’ostensoir
Allez, Josy ! Défringue !
Je te jure qu’à la saint cheval
On s’en mettra plein les jasmins
Et c’est tout ce que ma langue à trouvé pour faire plier Josy.
Le Périscope
Cabaret poétique #5
Dimanche 20 février 2011 (en pleine révolution)
Josy, ferme un peu ton claque nouille et dégrince ta boite à chouine
Fais moi pas le coup d’la marinade
Soit chevrette, Josy, renclapote ton flutiau et sourcile enfin ta pelure : mate Josy, mate ! Te me fais givrer les édredons
On s’marinaient d’amour, tantôt
Ça t’en retrace ?
Encore une vachardise et j’tire un trait sur tes chandelles
Allez, Josy,
Acouvre toi dans ma colline, que ça nous regonfle la nuit
Tout baignés de vive-argentine on gigouillera la porcelaine
On s’embrumera jusqu’à l’orange
On n’est pas né du dernier joint, Josy !
Sois pas gaulette
A miroirer dans ta salière tu va m’épuiser l’ostensoir
Allez, Josy ! Défringue !
Je te jure qu’à la saint cheval
On s’en mettra plein les jasmins
Et c’est tout ce que ma langue à trouvé pour faire plier Josy.
Le Périscope
Cabaret poétique #5
Dimanche 20 février 2011 (en pleine révolution)
lundi 2 août 2010
Prologue
Après un mois passé en compagnie d'auteurs prolifiques, ma décision est prise.
Je vais bloguer.
Tous mes amis que je n'appelle jamais, ma famille proche qui se demande parfois si je ne suis pas tombée dans le puits sans fond de l'oubli, tous ces gens que je lâchement évite ou que je superbement ignore par grande paresse et peur de l'affrontement en sauront un peu plus.
Oh, à peine plus.
Je vais tacher moyen de ne pas déborder.
Par exemple: je pourrais aujourd'hui décrire une journée ordinaire, mon sommeil interrompu par la collecte des poubelles de tri sélectif, le slurpe voluptueux dans l'œuf au plat matinal, l'émotion de mes mollets si tant heureux de rejoindre, cinq étages plus bas, le niveau de la Saône, le bonjour au voisin, la traversée du pont, cette petite angoisse que le feu passe au vert quand je décide de traverser la rue, mon pas qui s'accélère car déjà vrombit la voiture en pôle position, le regard fuyant des passants, car nous nous croisons, mais on se pousse un peu pour ne surtout pas se toucher, nous fixons nos chaussures pour ne surtout pas se saluer, la chaussée est mouillée, sale temps pour un mois d'août, une fois poussée la porte du théâtre, je pourrais vous dire comment j'ai composé le numéro de l'alarme, je pourrais même vous dévoiler le numéro de l'alarme, et tout et tout et tout et tout et tout.
Je vous fais grâce de la suite.
Il se peut qu'en plusssss, je soyeuzencolère.
Il se peuttte que dans ce cas, les mots dépassent la mesure, la mesure normée, politique, constitutionnelle, celle qui sent bon c'te bonne vieille république démocratique, apostolique et romaine.
Mais brisons là. La bonne entend l'heure, salut.
Je vais bloguer.
Tous mes amis que je n'appelle jamais, ma famille proche qui se demande parfois si je ne suis pas tombée dans le puits sans fond de l'oubli, tous ces gens que je lâchement évite ou que je superbement ignore par grande paresse et peur de l'affrontement en sauront un peu plus.
Oh, à peine plus.
Je vais tacher moyen de ne pas déborder.
Par exemple: je pourrais aujourd'hui décrire une journée ordinaire, mon sommeil interrompu par la collecte des poubelles de tri sélectif, le slurpe voluptueux dans l'œuf au plat matinal, l'émotion de mes mollets si tant heureux de rejoindre, cinq étages plus bas, le niveau de la Saône, le bonjour au voisin, la traversée du pont, cette petite angoisse que le feu passe au vert quand je décide de traverser la rue, mon pas qui s'accélère car déjà vrombit la voiture en pôle position, le regard fuyant des passants, car nous nous croisons, mais on se pousse un peu pour ne surtout pas se toucher, nous fixons nos chaussures pour ne surtout pas se saluer, la chaussée est mouillée, sale temps pour un mois d'août, une fois poussée la porte du théâtre, je pourrais vous dire comment j'ai composé le numéro de l'alarme, je pourrais même vous dévoiler le numéro de l'alarme, et tout et tout et tout et tout et tout.
Je vous fais grâce de la suite.
Il se peut qu'en plusssss, je soyeuzencolère.
Il se peuttte que dans ce cas, les mots dépassent la mesure, la mesure normée, politique, constitutionnelle, celle qui sent bon c'te bonne vieille république démocratique, apostolique et romaine.
Mais brisons là. La bonne entend l'heure, salut.
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