mercredi 9 mars 2011

Une tragédie #3

Heureux, Georges, offert à ses sauvageries d’enfant, parce qu’il ne sait pas que c’est sa dernière fois.
Son visage séduit une jeune et grosse fille accoudée à un bar, une grosse et jeune adolescente rendue à son troisième fût de bière tiède. Il sait, avant même d’avoir fichu son sexe dans le bourrelet de son ventre qu’elle sera tout entière à lui, la grosse, sa graisse, son sourire poupin, ses fûts de bière, tout, il prendra tout, jusqu’à son odeur écœurante.
Sourire de carne aux lèvres, il pose ses mains sur le zinc poisseux, rue de la joie, dans le village de la soif. Ah, Georges, Georges… nul homme digne de ce nom ne pourra te reprocher tes enfantillages. Un peu plus tard, une fois vomis les matins de beurre rance, tous savent bien qu’aucun bourrelet de tendresse ne peut faire oublier la tristesse d’une débandaison précoce. Mais tous, la queue gonflée d’humanité, tous, sans exception Georges, referont au soir le geste préhistorique de la queue noyée dans un bourrelet de graisse. Pour l’honneur.
C’est exactement ce que tu fis ce soir là, pour la première et la dernière fois de ta courte vie.

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