vendredi 17 juin 2011

Poutre

A mon réveil ce matin, j'ai cru que j'avais un cancer du poumon. Ma première pensée est allée vers cette poutre qui habille mon plafond. Regarde là bien cette poutre, tu n'en as plus pour très longtemps. A 10h15, mon médecin m'a dit d'une voix suave que ça nétait pas si grave. J'étais contente pour ma poutre. J'ai bu plus que de raison pour fêter ma guérison. Une question, bizarrement, est restée en suspend: dans quelle forêt a-t-elle poussé? Où sont passées ses racines? Oh, ma poutre. Ma chère poutre. Condamnée à perpétuité sur ce plafond solitaire.
Je me suis mise à aimer les échardes.
Devenue bigleuse, mon horizon se borgne à ce bout de bois arraché à une ancienne forêt. Le cancer ne me tuera point.

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