lundi 4 octobre 2010

Bide

Décidé ce matin de me débarrasser de mon ventre.
Monte dans la voiture, installe mon ventre à la place du mort et prends la direction de l’autoroute A7.
Une fois atteinte la deuxième aire de repos, me suis garée.
Ai attaché mon ventre à une corde, solidement autour d’un arbre, le premier venu.
Salut. Inutile de me  faire tes yeux de merlans frits.
Suis repartie.
Mais les ventres, c’est comme les chats : ça vous suit partout ; ça retrouve toujours son chemin.
Rentrée chez moi, le soir.
Sur le pallier, je le vois, il m’attend.
Mon ventre, sur le pas de la porte, à peine essoufflé.
Bien. Bien.
Je n’ai pas le choix.
Je le fais rentrer et pose devant lui une gamelle bien remplie.
Son regard. Son regard de ventre pétri de reconnaissance.
La prochaine fois, je l’accrocherai à un poteau électrique à l’autre bout du monde.
Dur de perdre son ventre.

1 commentaire:

  1. J'ai le même chez moi, mais j'ai fini par avoir de la tendresse pour lui. C'est un peu un cadeau de famille alors pourquoi s'en débarrasser ?
    :)

    RépondreSupprimer