dimanche 20 février 2011

Une tragédie #2

Il arrive, Georges, de colère tout revigoré. Le Village de la Soif lui ouvre grand son ventre. Sa langue lèche le trottoir, la lune le cueille à sa pleine chaleur. C’est à peine s’il percute les enseignes barbares dont les flashes aiguillonnent la nuit de fusées jaunes et rouges. Loin derrière ses humiliations maternelles. Loin, jetée dans le pot au noir, la fessée hystérique de la porte claquée sous son nez, sous son nez, la porte claquée sous son nez, je ne veux plus te voir de la journée, grinçait-elle, cette porte fessée, loin derrière, je te hais.
Avenue de la Joie, tra-la-la! Je te haie d’aubépines, longeant troènes et thuyas, je te haie! Je mangerai à pleine gueule ton berceau de baies sauvages, je te haie! Enfin rendu à mes quinze ans, je vivrai sans toit, sans mère, enfin franchie la haie du Village, du Village de là là lère, du Village de la Soif, aglou !!!

Ainsi nous mène-t-il, Georges, tout de colère dégoupillé, entre deux haies de roseaux italiques.

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