jeudi 21 juillet 2011

Balade au cimetière

Venez !
Viens !
Viens !
V’nez vous promener dans mon cimetière !
Allez ! soyez pas chien !
J’ai ma frontale !
On verra mieux les inscriptions et les photos des macchabés… O ! Pardon ! des disparus. Des chers disparus. Des disparus trop jeunes. Des arrachés à notre amour. Des anges envolés. Des petits papas chéris. Des épouses adorées. Des chers frères, o ! des chères chères défunts, des ci-gît, des disparus dans la tourmente, des regrettés maris et tout et tout et tout et tout…
Et toute une panoplie de bouches cousues, des avant-hiers scellés dans le silence des pierres.
Venez !

Viens !
Il est beau mon cimetière !
Les fleurs de novembre ont fini de sécher, ça sent bon, tu pourras frotter tes écorces à celles du vieil if, il y en a un, posé là depuis un siècle, si ! je te jure ! on l’entend rire, la nuit ! ça fâche un peu tous ces lilas qui ne passeront pas l’année, mais il s’en fout, l’arbre, il s’épanouit à la chaleur des macchabés, oh ! pardon ! des disparus, de nos chers disparus. Il faut dire que l’endroit est propice. Les vers une fois repus viennent en chapelet lui chatouiller les racines. Ah ! c’est bon de l’entendre rire !

Le représentant des pompes funèbres, sur un ton très solennel :
Une longue tombale plate, dégageant une ouverture suffisante pour le passage d'un cercueil.
Une stèle verticale en tête de monument pour recevoir de façon visible le nom de la défunte.
Un soubassement pour donner du volume au monument en rehaussant la tombale et la stèle.
Un prie-dieu ou une jardinière pour recevoir des fleurs ou des plantations.

Dépêche toi de choisir c’est embêtant à la fin, sapin ou chêne, granit ou marbre, tombe ou caveau, vite je n’en peux plus d’attendre là, entre deux eaux, un mot de toi et je traverse enfin.

1 commentaire:

  1. j'aime l'effet de juillet sur tes phalanges, la façon dont ta plume gratouille la Vieille Salope

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